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« Talk About Local », une plate-forme en ligne pour booster l’hyperlocal

L’hyperlocal, qui propose une nouvelle forme d’information locale de proximité, est à la mode. « Talk About Local » surfe sur cette vague actuelle en permettant à chacun de se lancer dans l’hyperlocal. Ses objectifs ? « Aider les internautes en communauté à trouver leur voix en ligne« .

Suite au développement en masse de l’hyperlocal au Royaume-Uni depuis deux-trois ans, comme on peut le constater sur cette carte qui recense les sites d’informations locales en Irlande et Angleterre, la toile foisonne d’internautes qui souhaitent tisser des liens dans leur « voisinage ». Des sites dits « grassroots » (sites indépendants) comme SE1, en passant par les « top-down » (chaînes de sites d’informations) tels que Local People.

Mais lancer son blog ou site local n’est pas toujours facile. Pour certains, une aide est parfois nécessaire pour créer, entretenir et faire connaître son média. Talk about Local, plate-forme web, propose aux internautes de les guider, de les former… Soit, de « trouver leur voix en ligne » (« Talk About Local helps people in communities find their voice online »), selon les mots de Sarah Hartley, directrice générale de Talk About Local qui travaille aussi sur le projet nOtice du Guardian, dans une interview accordée à Streetfight.

La page d'accueil explique clairement les objectifs de Talk About Local.

Basé à Birmingham, Talk About Local a été lancé dans une initiative d’aide à la personne. « Dans beaucoup de cas, nous travaillons avec des personnes qui souhaitent développer des sites d’infos hyperlocales. On les aide à démarrer, ils reçoivent une formation ; on aide les gens à se connecter ensemble afin qu’ils puissent trouver et partager les solutions et qu’ils soient impliqués dans la recherche dans ce domaine. C’est l’assistance et la facilitation de sites hyperlocaux », explique Sarah Hartley.

Du support de proximité

Via « email, skype ou téléphone« , l’équipe de Talk About Local partage avec l’internaute. « Nous délivrons des formations en face à face dans votre communauté. (…) Ensuite on les aide à créer un site web durable, une page Facebook ou un compte Twitter. Notre formation est basée sur notre expérience en matière de lancement de sites locaux », adresse au lecteur l’équipe du site dans la rubrique « Working with us ». L’équipe propose donc diverses formations dans tout le Royaume-Uni allant de la simple utilisation d’un logiciel à la création d’un compte Facebook ou encore des pages web durables. Ils accompagnent les communautés qui souhaitent mieux comprendre le web local et les nouveaux médias: « Un ou plusieurs de nos formateurs écouteront ce que les locaux veulent accomplir et leur donneront des exemples de sites qui pourront les inspirer ».

Talk About Local travaille avec des départements gouvernementaux, des groupes médiatiques ou des experts d’engagement communautaire mais s’adresse aussi à chaque individu. C’est une plate-forme « qui utilise le web pour supporter les campagnes locales et les causes sociales« . William Perrin, membre du staff, s’illustre notamment dans des campagnes locales. Ci-dessous, il défend SW Radio Africa, une radio émise de Londres, qui, trois fois par semaine, envoie les news de Zimbabwe à ses 30.000 lecteurs via sms.


Mais tout travail mérite salaire. Talk About Local qui n’est donc pas une aide gratuite affirme, cependant, que « nos tarifs sont très raisonnables et on apprend aux gens à utiliser des services gratuits ou presque. Donc il n’y a pas besoin d’acheter de logiciel ».

Vigie 2012 ou du « fact-checking » à l’européenne

A l’approche des élections présidentielles en France, le web à l’échelle mondiale est en ébullition et les tentatives de « fact-checking » se multiplient. Le site internet Vigie 2012, fondé par le Groupe des Belles Feuilles, s’inscrit dans cette mouvance en vérifiant la véracité des propos des candidats et en les classant en fonction de la portée européenne de leurs déclarations.

Page d'accueil de Vigie2012.eu

Le « Fact-checking », qu’est-ce-que c’est ?

Né aux Etats-Unis en 1994 à l’université de Pennsylvanie et développé dans les années 2000 (notamment avec PolitiFact.com, prix Pulitzer en 2009), cette nouvelle pratique, voire nouvelle branche du journalisme, consiste en une vérification systématique des faits et chiffres énoncés publiquement par une personnalité politique ou économique.

Factcheck.org, The Fact Checker…des exemples qui inspirent la France depuis trois ans. En effet, Libération se voit pionner français en lançant Désintox suivi de près par les Décodeurs du Monde. Plus récemment, le Détecteur de Mensonge au JDD et Contrôle Technique sur Rue89I>Télé et Owni lancent également le « Véritomètre » à l’aube des présidentielles.

Une Vigie aux aguets

Le truc en plus de Vigie 2012, c’est sa portée européenne. La Vigie encourage les différents candidats à parler de l’Europe et donne aux citoyens les clés pour comprendre la charge européenne des discours et enjeux des politiques. Elle éclaircie des thèmes parfois trop et souvent complexes car trop éloignés des citoyens. Alors, cette pratique retourne à la base brute du journalisme c’est-à-dire la vérification des sources.  Une vérification qui, plus qu’un simple réflexe de journaliste, devient ici un métier à part entière. Vigie 2012 s’appuie sur 40 veilleurs bénévoles, un bureau décisionnaire et une délégué générale à plein temps.

La Vigie se distingue des autres outils de fact-checking par ses deux rubriques. La première, « Vrai ou Faux« , présente clairement les propos d’un candidat accompagnés d’une « explication » sur leur véracité. Un tableau répertorie le nombre total de « vrai » et de « faux » qu’a obtenu un candidat. La seconde rubrique, « Qui en parle le plus ?« , classe chaque semaine les médias et figures politiques parlant le plus de l’Europe, en plus d’un classement mensuel des candidats.

Le pouvoir des « fact-checkeurs »

Ces différentes interventions des « fact-checkeurs » touchent les personnalités politiques qui se voient décrédibilisés. Leur pouvoir de persuasion est en nette diminution si les vérificateurs dévoilent antérieurement de faux propos. Résultat, certains s’offusquent tandis que d’autres acceptent et évoluent (c’est le cas de François Bayrou qui a mis à jour ses données).

L’avenir du fact-checking est encore incertain en France. Vigie 2012 n’a pas vocation de perdurer après la campagne présidentielle. De plus, le principe de surveillance des propos ne plaît pas à tout le monde, voyant en cela des dialogues et débats politiques trop artificiels.

Cette tentative de journalisme d’un nouveau genre est un pas de plus vers un journalisme dit « européen », un journalisme qui n’existe pas encore à proprement parler. Mais malgré ce pas vers l’Europe, le recul de la Vigie 2012, après les élections, va rendre le chemin vers un journalisme européen encore long et ardu, voire totalement inexistant.