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Datavision : de l’art et des données

Combiner art, beauté et données, c’est le challenge que se donne David McCandless, écrivain, journaliste au Guardian et designer anglais. Ce défi porte un nom : la datavision. La technique de McCandless consiste à manier l’image de telle manière que le cerveau de chacun en retienne l’information principale au milieu d’un flux « d’infobésité » quotidien.

La Datavision ou visualisation des données

On le sait, le data journalisme est un domaine assez difficile à aborder pour un novice mais aussi pour un journaliste traditionnel. Pour appréhender les données complexes et pouvoir les exploiter pleinement, le data journalisme nécessite (en théorie) un journaliste, un designer et un développeur. McCandless a la particularité d’être à la fois un peu des trois. Avec un petit côté artiste en plus.

Informer, mais avant tout décrypter

McCandless prend la casquette de l’intermédiaire entre développeur et lecteur. Son but : adapter l’information en la rendant belle et claire pour en améliorer sa compréhension. « Je débute toute visualisation en partant non pas des nombres auxquels je suis confronté mais de ma propre confusion à leur égard. J’avoue ne pas comprendre ces nombres à l’état brut. Présentés de manière absolue, comme c’est souvent la cas dans les médias, il est difficile de cerner leur portée. » (OWNI) Selon lui, un joli diagramme, un graphique simple, une carte colorée valent mieux qu’on long texte barbant. L’image est claire, simple à décoder et se comprend en un clin d’œil : le cerveau la retient plus facilement qu’un nombre.

Une visualisation qui touche à tous les sujets : d’un recensement des « plus célèbres groupes de rock » à une planche « dangers de mort » qui évalue nos différentes probabilités de morts (du cancer à la météorite qui tombe sur la maison…). Un choix de sujets beaucoup plus recherché que l’on ne peut le penser : « Pratiquer la visualisation de données m’a conduit à réfléchir sur ce qui est intéressant. C’est une notion que l’on considère presque pour acquise alors qu’elle ne l’est pas du tout. Qu’est ce qui rend une chose intéressante et pas une autre ? Cette question me passionne. » (OWNI)

Trouver mort à son pied

Une nouvelle forme d’art ?

Plus qu’un simple recensement de chiffres, McCandless les met en scène. Notre homme devient un véritable artiste des données en utilisant une large palette de couleurs et de motifs qui transforme un simple graphique en peinture. Une peinture qui se rapproche du pop art et qui crée de l’émotion chez le lecteur.

De l’art mais aussi de la simplicité et beaucoup d’humour. On trouve en effet dans les travaux de McCandless, notamment dans son livre Datavision, des études « originales » comme les »animaux péteurs » où différentes tailles de nuages de pets, à l’arrière d’une vache comme d’une danseuse, nous indiquent les émissions annuelles de méthane des animaux en CO² ; ou encore les pourcentages d’étudiants vierges par disciplines universitaires. Un moyen funkie pour le lecteur de renouer avec chiffres et statistiques. « La visualisation de données c’est à la fois divertissant et sérieux. Je pense avoir peut-être une approche plus espiègle que les autres data-journalistes. Les données permettent et obligent le jeu. Il est nécessaire d’entrer avec elles dans un processus ludique afin d’en extraire des motifs mais aussi pour ne pas laisser leur formalisme paralyser notre imagination. » (OWNI)