Suisse: L’information nationale boudée au profit du local

483. C’est le nombre de journaux que dénombre la Suisse, selon le catalogue de presse Suisse 2008. Face à ce vaste choix étonnant pour l’un des plus petits pays d’Europe, l’information nationale y reste néanmoins très peu représentée, le paysage médiatique Suisse étant régi par les quotidiens régionaux.

La Suisse s’illustre par une grande diversité de médias: 126 quotidiens, 341 hebdomadaires régionaux, 16 titres de presse dominicales… soit un total de 2950 titres de presse écrite, selon une étude menée par l’agence Publicitas. La presse écrite étant le média en tête avec une utilisation à 97.6%; les Suisses consacrant, en moyenne, 38 minutes par jour à lire leurs journaux.

La presse est le média préféré des Suisses.

On remarque notamment que les titres  régionaux surpassent la simple presse quotidienne avec ses 341 hebdomadaires régionaux et ses 16 chaînes de télévision locale.

La Suisse reste le pays européen où la vente de quotidiens est la plus élevée.

Une diversité et une régionalité qui s’expliquent, pour Richard Etienne, journaliste genevois à la Tribune de Genève et à 24 Heures; et blogueur sur le thème des nouvelles pratiques journalistiques principalement suisses, par « la diversité linguistique du pays ». « La Suisse fait partie des pays où il y a la plus importante concentration médiatique au monde et les nouveaux titres apparaissent souvent. Cela dit, l’offre nationale est moins importante, ce qui n’est guère étonnant: on parle quatre langues en Suisse (allemand, français, italien et romanche). Tout traduire coûte cher. Certains titres paraissent en plusieurs langues, ils sont très rares et spécialisés et ce ne sont pas les plus lus. Swissinfo.ch, est traduit en neuf langues (ce n’est peut-être pas encore le cas aujourd’hui, mais le Russe devrait apparaître sous peu). Il n’est pas tant destinés aux Suisses mais plutôt aux étrangers qui souhaitent en savoir davantage sur notre pays… On pourrait peut-être imaginer un média national en anglais, c’est peut-être finalement la langue qui est le plus parlée en Suisse », nous informe le journaliste, qui a bien voulu répondre à nos questions.

Cette multiplicité est aussi attribuable à un  profond sentiment d’ancrage de la presse locale dans le public. « Les Suisses sont habitués aux reportages sur leur environnement direct, une tradition quasi immuable qui illustre bien la notion de quasi directe. Rien d’étonnant donc que même les « grands » quotidiens suisses portent une attention particulière à leurs pages locales. Outre leur présence dans la presse écrite et sur le marché en ligne, les maisons d’édition s’engagent depuis des années déjà dans des stations de radio locales et des chaînes de télévision régionales« , peut-on lire dans l’étude Publicitas.

« L’impact de cette minorité de médias nationaux se fait ressentir sur la population plutôt. Car certains sujets peuvent être délaissés par les Suisses-Allemands et vice-versa. Peut-être que ça fait ressortir l’identité de chaque région. L’Hebdo (hebdo.ch) aime bien dire qu’il a fortement contribué à une identité romande », ajoute Richard Etienne.
Pearltrees de Richard Etienne qui recense les médias Suisses: ici

À propos de Coralie Horgue

- Étudiante à l'école de journalisme de l'Université Lumière Lyon II - Je fais un stage de 4 mois en Belgique, à Tournai, dans l'édition NordEclair de la société de presse écrite SudPress. - Attraits : presse satirique, grands reportages.

Publié le 1 Mai 2012, dans Uncategorized, et tagué , , , , . Bookmarquez ce permalien. 1 Commentaire.

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