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Quand le lecteur devient acteur ou l’importance du commentaire en ligne

Avec le développement du web 2.0., la place du lecteur ne cesse d’évoluer. Grâce aux réseaux sociaux et aux blogs, il prend désormais part à l’information en la commentant en direct. The Guardian a lancé en 2006 « Comment is free », un blog qui accueille les commentaires de plus de 400 internautes, chaque mois; des internautes qui ne font pas partie de l’équipe du Guardian.

Le web rapproche les gens, à ce qu’on dit. Si ce n’est pas les gens, il rapproche néanmoins internautes et journalistes. « Comment is free », plate-forme web du Guardian, sélectionne les commentaires les plus pertinents de ses internautes et les met en avant.« Sur « Comment is free », nous hébergeons des centaines de discussions chaque semaine sur une vaste gamme de sujets, venant d’à travers le monde. Nous publions des pluralités de voix, mais notre centre de gravité (…) est clair », peut-on lire dans la section « About Us ».

"Comment is free" permet à tous de s'exprimer.

Réactions suite à un article de George Monbiot, "Deny the British empire's crimes? No, we ignore them".

Sur « Comment is free », chacun est libre de commenter les articles disponibles en ligne et d’y apporter des compléments d’informations. Une fois publiés, les commentaires peuvent être « recommandés » (recommend) afin d’insister sur leur pertinence ou la popularité dont ils sont l’objet. Autre possibilité, les « responses » qui permettent à l’internaute de répondre au commentaire souhaité, pour lancer le débat. Le but de « Comment is free » étant d’être un « endroit, sur internet, où l’on pourra toujours trouver des conversations vives, amusantes mais, surtout, intelligentes ».

Cependant, comme dans tout lieu d’expression, « Comment is free » a un réglement que chacun doit appliquer, car la modération y est fort présente. « Il y a 10 directives simples auxquelles nous attendons que tous les participants du « domaine communautaire » du site web du Guardian se soumettent; toutes informent directement sur notre approche de la modération communautaire. » Des directives qui, en résumé, demandent à l’internaute d’être « mature et d’agir avec considération, de ne pas être désagréable et d’être responsable de la qualité de ses propos ». « Nous supprimerons, si nécessaire, les publications et commentaires de nos articles et des publications de nos blogs », peut-on lire dans les FAQS de « Comment is free ». Les journalistes et community managers du Guardian prennent également un statut de modérateurs en contrôlant et en guidant le débat.

La page d'accueil de CiF met fréquemment à l'honneur les commentaires et informations donnés par les lecteurs.

Des commentaires à valeur de témoignage

Au delà de la simple réaction du lecteur, le développement du journal sur le web assure une réponse rapide et directe des internautes. Une fois l’article mis en ligne, les réactions des lecteurs ne se font pas attendre. Certains journaux en ont fait une force, comme le quotidien régional Nord Eclair. En effet, au Nord Eclair, à Tournai et Mouscron, en Belgique, les journalistes n’hésitent pas à utiliser Facebook pour lancer des appels à témoins ou poser des questions directes:

Le lecteur est régulièrement sollicité.

Pour Ceridwen Roche, journaliste indépendante à Tournai, « lancer un appel sur Facebook se prête bien à certains sujets ». « On peut solliciter l’expérience des gens », explique, à Horizons Médiatiques, la journaliste. « Je dirais qu’il y a deux avantages à cette manière de solliciter le lecteur. D’un, tout le monde peut répondre à nos appels de n’importe quel endroit de la région. De deux, on peut, si le témoignage d’une personne nous intéresse, la recontacter sans problèmes en lui envoyant un message privé sur son compte Facebook. La question typique, c’est: « Comment trouvez-vous la qualité de l’eau du robinet chez vous ? » Par cette question, on pourra savoir quels sont les lieux dans la région où l’eau est de moins bonne qualité… Et, bien entendu, par ce moyen, c’est plus facile de trouver des témoignages. Mais les questions doivent être simples et communes; car, si c’est plus compliqué, comme par exemple les femmes qui font des fausses couches, les gens n’oseront pas répondre ».

Source: Journalismes.info